Foire aux Questions

Quelle est la définition de l'eutrophisation ?

Les eaux douces superficielles, réservoirs des bassins versants, sont confrontées depuis de nombreuses années à de fortes pressions anthropiques liées à l’apport massif de nutriments entraînant des dégradations et un vieillissement prématuré du milieu aquatique.

Ces conséquences sont la prolifération massive de producteurs primaires (organismes photosynthétiques) et, suite à leur mortalité, l’accumulation de cette matière organique provoquant un envasement progressif du milieu.

Dès lors, la matière oxydable accumulée dans le sédiment est naturellement transformée en minéraux par, entre autres, l’action de bactéries aérobies qui nécessite de l’oxygène.

Une forte accumulation de matière organique entraine une surconsommation d’oxygène et donc des conditions d’anoxie.

On parle alors d’eutrophisation ou encore de « vieillissement accéléré » du milieu.

 

Quelle est la définition de la bioépuration ou biorémédiation ?

 

La méthode que propose TASO pour dévaser repose sur l'épandage de craie de Champagne ou dérivés (craie + bactéries ou craie + oxygène actif). Ces produits naturels ou de synthèse, participent au processus physique de floculation des matières en suspension et à la dégradation biologique dirigée en fonction des matières toxiques à traiter.

Ces techniques permettent, en un minimum de temps, de réduire l’eutrophisation en régulant le phytoplancton par une activité intense des micro-organismes.

Lors des traitements à la craie coccolithique, l'analyse des vases opérée en différents points et à des intervalles de temps allant de quelques heures à quelques mois, a montré un abaissement significatif du pourcentage des matières organiques contenues dans la vase.

La bioépuration ou biorémédiation est définie comme la fragmentation ou dégradation sous l'action des bactéries. C'est plus généralement la transformation d'un matériau naturel par des organismes vivants incluant les micro-organismes et les enzymes excrétés par ceux-ci.

La craie, en formant une pellicule va s’intégrer à l’interface et modifier les caractéristiques:

  • Augmentation du pouvoir oxydo-réducteur
  • Déstructuration mécanique et surtout par floculation
  • Floculation de la matière organique autour des particules de craie.

 

En conséquence, vis à vis de la vie biologique, de nouvelles conditions de vie sont favorisées :

  1. Développement des micro-organismes aérobies en raison de la meilleure oxygénation
  2. Transformation physique de la vase, couleur et aspect plus léger, réduction de l’épaisseur
  3. Blocage de l’ammoniaque, du phosphate et de l’hydrogène sulfuré (disparition des odeurs)
  4. Meilleure oxygénation par le développement d’une seconde microflore aérobie
  5. Transfert d’oligo-éléments favorables à toute la vie aquatique et à son équilibre biologique et physique.

Ce processus enclenché va progressivement toucher les couches sous jacentes du dépôt au fur et à mesure de la déstructuration du liant organique, de la libération des interstices entre éléments minéraux et ainsi de la progression des particules de craie associées aux micro-organismes selon les principes d’action préalablement énoncés.

 

Les ultrasons peuvent-ils être néfastes pour les personnes, les animaux et les plantes aquatiques ?

 

Non, les longueurs d’ondes sont spécifiques aux organites intracellulaires propres aux algues ou cyanobactéries (vacuole, vésicules gazeuses). Les ultrasons font vibrer les membranes de ces organites et les déchirent. Dès lors, l’algue ou la cyanobactérie ne peut plus assurer sa flottaison ou le processus de photosynthèse et meurt

 

Le Nautex, Neutrox et les complexes bactérien peuvent-ils être épandus sous forme de poudre directement ?

 

Non, il n’est pas conseillé de le faire. De la technique d’épandage dépend aussi l’efficacité du produit et donc le résultat. En effet, c’est sous forme de « lait » (mélange du produit avec de l’eau) épandu sur toute la surface du plan d’eau au moyen par exemple d’une motopompe, que le produit va le mieux floculer, se répartir en une fine couche et d’une manière homogène sur toute la surface du sédiment.

 

Les ultrasons peuvent-ils être utilisés dans des piscines naturelles ?

Oui de nombreux appareils sont déjà installés et donne pleine satisfaction aux utilisateurs. Les algues filamenteuses, sur notamment les parois, disparaissent en quelques semaines.

 

Quelles sont les surfaces traitées par les ultrasons ?

De 25 m² à 3,5 hectares en fonction de l’appareil choisi.

Quelles sont les principales différences entre les Algues et les Plantes ?  pas

Les algues ne sont pas des plantes, même si elles peuvent parfois leur ressembler.

Les algues absorbent l’eau et les nutriments par tous leurs tissus, directement de l’eau qui les entoure. Les algues ne possèdent pas de systèmes complexes de racines, de tissus spécialisés et de feuilles qui permettent à l'eau et aux nutriments de se déplacer dans une plante.

Chez les algues, la photosynthèse s'effectue dans tous les tissus. Chez la plupart des plantes, seules les feuilles en sont capables.

En revanche, comme les plantes, les algues partagent un trait commun : la photosynthèse. Ce processus permet à l'organisme de fabriquer sa propre nourriture à partir de la lumière.

 

Quelles sont les causes de l'eau verte ?

L’eau verte est généralement due à un déséquilibre du milieu liée à l’eutrophisation et à un excès de nutriments, notamment le phosphore.

Le symptôme se manifeste par un développement très important d’algues photosynthétiques dans la première couche de la colonne d’eau.

Le traitement peut s’orienter vers une oxygénation par microbullage et par la technique des ultrasons.

 

Quels sont les avantages d'une oxygénation de fond par microbullage par rapport au brassage de surface ?

Dans le cas d’une oxygénation de fond par microbullage, le nombre très important de bulles, leur finesse et le temps de remontées permettent un échange important entre la bulle d’air et l’eau. Le taux d’oxygène dissous échangé à l’eau est donc plus important que dans le cas d’un brassage de surface ou seul un échange atmosphérique entre l’air et l’eau est opéré.

De plus, le microbullage permet aussi une sorte de « vortex » permettant de créer un brassage et un mélange des eaux dans toute la colonne d’eau.

 

Qu'appelle-t-on plantes aquatiques envahissantes ou invasives ?

On considère comme invasives les plantes exotiques introduites qui, par leur prolifération, produisent des changements significatifs au niveau des écosystèmes. Elles prennent en général le dessus sur les plantes indigènes et les remplacent progressivement

Les espèces invasives en France sont originaires de différents continents : Amérique du Nord et du Sud, Est de l’Asie, Afrique du Sud… Elles ont été introduites volontairement ou non par l’homme au cours des siècles passés.

En voici quelques unes (Myriophylle, Elodée du canada, Lagarosyphon, Jussie…)

Quels sont leurs effets ?

Les plantes invasives induisent de nombreuses nuisances. Leurs proliférations, lorsque les peuplements sont importants, modifient le fonctionnement, la composition ou la structure des milieux aquatiques et des zones humides. Elles participent au processus d’ Eutrophisation à l’envasement et au vieillissement prématuré des plans d’eau. Elles concurrencent ainsi les espèces indigènes jusqu’à entraîner parfois leur disparition. Elles représentent également une gêne pour les usages, c’est-à-dire pour les activités de loisirs, l’agriculture, la navigation, la pêche… On considère aujourd’hui qu’elles représentent l’une des causes majeures d’appauvrissement de la biodiversité dans le monde après la destruction et la dégradation des écosystèmes.

 

Les techniques d’enrayement du processus de développement anarchique des plantes envahissantes développées par TASO sont essentiellement basées sur le blocage de la photosynthèse, le dévasement et le blocage mécanique de la pousse avec notamment l’Aquascreen

 

À combien peut-on s'attendre d'être réduite la hauteur de vase d'un plan d'eau après une campagne d'épandage ?

Les épandages, s'ils sont effectués dans les règles de l'art, doivent être tout d'abord appliqués la première année au printemps et en automne quand les eaux sont à 10°c minimum. Les années suivantes, un épandage d'entretien  de printemps suffit chaque année.

Si la vase est composée principalement de matière organique (noire, épaisse, odeur nauséabonde d’œuf pourri…) avec le Nautex on peut attendre à une réduction de hauteur de vase de l’ordre de 5 cm et au-delà avec, ajoutée au NAUTEX, des bactéries spécifiques.

 

Qu'est ce qu'une cyanobactérie ?

Ce sont des êtres unicellulaires extrêmement anciens. Leur apparition sur terre date d'environ trois milliards d'années. Au cours des temps géologiques, leur photosynthèse a produit des quantités d'oxygène colossales, au point d'en enrichir suffisamment l'atmosphère pour permettre la respiration des animaux. C'est dire leur antériorité, et ce que nous leur devons!

Elles comportent 2000 espèces environ, regroupées en près de 150 genres. Les genres les plus courants actuellement s'appellent Microcystis, Anabaena, Planktothrix, Aphanizomenon, Nodularia, Limnothrix, etc. Souvent leurs cellules sont groupées en colonies qui peuvent prendre des formes diverses. Chaque cellule a une taille de quelques millièmes de millimètres. Mais en proliférant elles teintent fréquemment l'eau, et les colonies de certaines espèces sont parfois tellement grandes qu'on arrive à les discerner à l'œil nu.

Elles sont partout

Leur ancienneté sur le globe leur a permis de coloniser toutes sortes de milieux, eaux salées, saumâtres ou douces, et la terre. Les milieux extrêmes comme les glaces, les geysers, les sources ferrugineuses ne leur sont pas inconnues. Elles se plaisent particulièrement dans les eaux douces eutrophisées, c'est-à-dire trop enrichies en nutriments, ce qui provoque un fort développement d'algues. Et, malheureusement, nous n'en manquons pas en Bretagne. Beaucoup d'entre elles disposent d'une particularité très utile, une vésicule à gaz à l'intérieur de leur cellule. Grâce à celle-ci, elles peuvent réguler leur flottaison et donc leur niveau dans la colonne d'eau pour se protéger d'un éclairement solaire excessif. Près du sédiment, elles trouveront une plus grande abondance de sels nutritifs, tandis qu'à la surface, elles trouveront un éclairement convenable et la proximité de l'air. On remarque facilement leurs proliférations en surface tôt le matin, lorsqu'elles sont en pleine croissance. Elles forment des "fleurs d'eau", c'est-à-dire des taches ou des traînées colorées spectaculaires quand elles deviennent vieillissantes. À ce stade leur présence visible peut durer de 3 à plus de 30 jours. S'il y a du clapot, elles peuvent former de la mousse colorée qui s'accumule sur la rive orientée face au vent. Autre particularité avantageuse, en cas de déficit d'ammoniaque ou de nitrate dans l'eau - deux formes dissoutes d'azote - beaucoup de cyanobactéries sont capables de capturer l'azote de l'air et de l'utiliser pour leur croissance. Le phosphore est alors l'élément qui, par sa présence plus ou moins abondante, règle leur croissance. De plus, lorsque les conditions du milieu ne leur plaisent plus, elles ont la capacité d'entrer en dormance, et de revivre lorsque les conditions redeviennent meilleures. Ce n'est donc pas sans raison qu'elles ont résisté pendant trois milliards d'années.

En cas de fleur d'eau

Un certain nombre de cyanobactéries sont toxiques et, lors d'une fleur d'eau, il est primordial de déterminer à quelle espèce on a affaire. Là, il faut jouer du microscope et, pour avoir une certitude, c'est une affaire de spécialistes.

Les eaux peuvent aussi être colorées par des algues filamenteuses ou non, ordinaires et inoffensives. Chacun peut essayer de faire la différence en passant la main dans l'eau avec les doigts écartés. Si vous récoltez un chevelu ce sont des algues. Mais, si après avoir ainsi " filtré" l'eau il ne reste que quelques fragments colorés collés à votre peau, il s'agit probablement de cyanobactéries. Après le test lavez-vous les mains, à l'eau chaude et au savon, ou alors mettez des gants de chirurgien pour faire ce test.

Conditions favorables aux proliférations

Les conditions favorisant ces organismes toxiques commencent à être un peu connues, et l'eutrophisation figure en bonne place au banc des accusés. Sa combinaison avec la stagnation des eaux et la souplesse d'adaptation des cyanobactéries conduit souvent à leur explosion.

C'est lorsqu'elles prolifèrent que les cyanobactéries peuvent être dangereuses. On parle alors de " bloom " (floraison en anglais), ou de prolifération, comme pour le phytoplancton. Presque toujours, une seule espèce domine alors très largement les autres. Les densités peuvent devenir extrêmement élevées : plusieurs milliards de cellules par litre. Du coup l'eau en est colorée, parfois vivement, notamment quand les cellules sont rassemblées en surface. Par exemple, certains Microcystis donnent une coloration verte à l'eau, certains Planktothrix une coloration rouge (le "sang des bourguignons").

Le phosphore règle leur croissance

Dans le déterminisme des proliférations de cyanobactéries, tout n'est pas connu, loin de là. Être capable de les prévoir dans les retenues destinées à l'alimentation en eau potable serait pourtant d'un grand secours pour pouvoir les juguler à leur démarrage. Ce que l'on en sait actuellement peut se résumer de la façon suivante :

Elles prolifèrent dans les eaux douces eutrophes et calmes, là où d'autres espèces de phytoplancton prolifèrent souvent avant elles au cours de la saison. La cause en est l'excès de sels nutritifs : azote (sous forme de nitrate ou d'ammoniaque) et phosphore (sous forme de phosphate) ; les retenues et plans d'eau en tous genres, dès qu'ils sont enrichis, deviennent les sites de prédilection de ces fleurs d'eau ; 

La saison préférée des proliférations commence lorsque les eaux dépassent les 18°C, à la mi-juin pour les plans d'eau de faible profondeur, et elles peuvent persister jusqu'en automne, en général jusqu'à la reprise des débits, donc à l'arrivée des premiers mauvais temps.

Plusieurs caractéristiques des cyanobactéries leur confèrent un avantage souvent décisif dans la compétition avec les autres groupes du phytoplancton présent :

  • elles peuvent migrer verticalement dans la colonne d'eau, grâce à leurs vésicules à gaz, et profiter ainsi alternativement de l'éclairement en surface et de la richesse en sels nutritifs à proximité du fond ; 
  • elles possèdent, outre de la chlorophylle, un pigment rouge qui leur permet de mieux capter l'énergie lumineuse qui pénètre dans la colonne d'eau ; 
  • certaines peuvent fixer et utiliser l'azote atmosphérique lorsque le nitrate et l'ammoniaque viennent à manquer dans l'eau ; 
  • elles produisent des toxines qui découragent les brouteurs potentiels, tels ceux du zooplancton, qui pourraient les ingérer ; 
  • en se groupant en colonies, elles obtiennent le même résultat, en se présentant en masses trop volumineuses pour être broutées ; 
  • lorsque les conditions de milieu ne leur conviennent plus, elles entrent en dormance pour générer ensuite les populations à venir.

 

Bref, ce n'est pas sans d'excellentes raisons qu'elles ont résisté aux aléas dramatiques des temps géologiques.

Du fait de leur flottaison réglable, leur répartition dans la colonne d'eau est très variable. Certaines espèces la colonisent toute entière, d'autres font l'ascenseur plus ou moins régulièrement, certaines stationnent à un niveau intermédiaire, d'autres se prélassent en surface. Dans ce cas elles peuvent être poussées par le vent, et s'accumuler sur un bord du plan d'eau.

La grande variabilité de leur répartition rend, dans tous les cas, leur échantillonnage délicat, si l'on veut obtenir une bonne représentation du plan d'eau. Faut-il choisir l'endroit où elles sont nombreuses ? Celui qui est proche de la prise d'eau ? Généralement, on prélève l'eau sur, au moins, un mètre de profondeur sous la surface à l'aide d'un tube. Cela limite le risque d'erreur mais ne le supprime pas. La technique d'échantillonnage n'est en fait pas encore standardisée.